Six jours sur sept

26ème jour de confinement. Dans ces semaines qui ne sont plus jalonnées par rien et dans lesquelles la mémoire ne trouve plus aucun repère pour se fixer, je suis heureuse d'avoir entrepris la rédaction de ce blog et de ces billets quasi journaliers, qui m'aide à savoir où j'en suis et me permet de garder le fil. Cela fait maintenant trois semaines que j'ai lancé A mots retrouvés et déjà, comme on constate sur son corps les effets de la pratique régulière d'un sport d'endurance, évolution de la musculature, amélioration rapide du souffle, plaisir intense au terme de la séance accomplie, je ressens pleinement les bénéfices de ces moments d'écriture quotidienne et j'en éprouve une grande satisfaction. Et tant pis si c'est une écriture pour personne, la tache me suffit à elle seule et je n'ai pas besoin de résultat. Au bout du compte, je m'aperçois que je n'attends rien d'autre que de me retrouver là, une heure ou deux le matin, en face de mon écran et peut-être ne face de moi-même. Je suis contente de pouvoir me dire : "Voilà, ces trois dernières semaines, tu as écrit six jours sur sept, toi qui pensais ne plus jamais écrire une ligne, et si tu y es parvenue, alors, il ne tient qu'à toi de poursuivre". Et le plus étonnant, finalement, c'est de réaliser que j'atteins ainsi le but que je m'étais fixé : retrouver le plaisir d'écrire. J'attends le moment où je vais pouvoir m'asseoir seule à ma table de travail et m'y mettre. Souvent, je n'ai pas d'idée préconçue et je m'installe sans savoir même de quoi je vais parler. Il me suffit d'un mot pour que les phrases s'enchaînent. Je veux muscler cette habitude, écrire en suivant le fil ordonné de mes pensées, et voir où cela me mènera.